Gary Émile

Le corps buriné par le temps, le travail et l’ivresse,

Alors que le statique ne semble pas s’altérer,

Je m’altère à la source même de mes artères — pour me désaltérer…

Qu’importe : ce que les roublards disent n’est que le portrait d’eux-mêmes !

Ne voyez-vous pas surgir du noir abyssal, toutes les couleurs de vos rêves, de vos fantasmes… comme des naissances sorties de nulle part ?

Et si le noir et le blanc s’opposent jusque dans leur sonorité, un blanc n’existe-t-il pas sans son obscurité ?!

Elle me raconte sa vie… et je vois défiler mon histoire dans le noir de ses pupilles dilatées, sur le fond noir de son miroir…

Le temps polarise ses couleurs entre transparence et opacité, clarté et obscurité,

Les souvenirs s’estompent et le renouveau s’annonce quand on se sent libéré de ces contradictions qui rendent notre avenir incertain.

Le tic tac de l’horloge plante l’instant, suspend le passé… Mais l’instant m’appartient-il vraiment ?

Je suis renversé, tout retourné, lorsque j’entrevois le revers de la médaille,

Le tic et le toc, l’oubli du fil de soi, le coté pile ou le coté face où tout s’efface :

Le noir nous menace.

Mais peut-être partirons-nous dans les étoiles ou dans les entres-deux évidés, pour « contempler » les astres dénudés et les joyaux de pauvres diversités.

Mais, n’est-il pas préférable de mourir vraiment ?

… Et quand il ne restera plus rien de notre beau paradis saccagé et que nos derniers hurlements s’évanouiront dans l’immensité,

Peut-être qu’alors nous reviendrons, dans des milliards d’années, comme demain après la mort…

Mais ce ne sera plus moi ! Ce ne sera plus vous ! Ce ne sera plus nous !

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