Patdjak

Poète cloué au sol terrassé par l’alcool,

De jours en nuits sans vol comme Milady Picole

Sussurait sa chanson, doucereuse, hypnotique,

Réclamant sa rançon pour les soins extatiques

Qu’elle prodigue à toute âme fatiguée de survivre,

S’abandonnant au charme de l’ivresse qui délivre.

 

Qui délivre surtout un message de mort,

Car j’ai joué sans atout autre que les remords,

Fleurissant dans le verre empli jusqu’à ras bord,

Tous les jours en hiver de bâbord à tribord,

Moussaillon démuni dans les flots déchaînés

De l’alcoolomanie, tous mes espoirs fanés.

 

Aujourd’hui je vais sobre, juste pour aujourd’hui,

Ne connais plus l’opprobre – du reste je m’en fous –

Car j’ai quelques amis, un peu bizarres et fous,

Qui connaissent l’alchimie des Soleils de la nuit.

 

Le cœur au bord des larmes ou le sourire aux lèvres ,

Ils ont posé les armes et enfin fait la trêve,

Avec les démons qui grignotent l’enfance

Et couvrent de limon les anges sans défense.

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