J’aime les phrases embrouillées du matin qui sentent bon le café – et qui ne sont pas polluées par les aléa de la journée -,
J’aime les phrases échevelées qui ont pris la pluie (et la météo alors !?) sans parapluie,
J’aime les phrases qui font du bruit tout en changeant de sens comme les ressacs des océans,
J’aime les phrases câlines, douces comme du cashmere qui me caressent le bout du nez,
J’aime les phrases écrites par un inconnu sur un carnet Moleskine perdu,
J’aime les phrases des vieux almanachs qui traînent dans les greniers, leurs écrits oubliés,
J’aime…
Assurément j’aime les phrases de la vie.
Vie que j’ai cru perdre avec des mots pas très rigolos : cancer, chimio,
Et puis les mots qui s’effacent dans la confusion, les mots rigides de la paralysie…
Sous une ombrelle je me suis protégée, et la douleur s’est atténuée
Pour disparaître silencieusement.
