Anonyme 

« Je m’appelle alcoolisme…

Je suis votre maladie.

Je hais les réunions.

Je hais les puissances supérieures.

Je hais quiconque a un programme.

A tous ceux qui viendrons à me rencontrer, je souhaite la mort, je souhaite la souffrance.

Permettez-moi de me présenter.

Je suis la maladie de l’alcoolisme.

Rusée, déroutante, puissante.

J’ai tué des millions de gens, et j’en suis ravie.

J’adore vous attraper par surprise.

J’adore vous faire croire que je suis votre amie, votre amante.

Je vous ai donné du bien-être, n’est-ce pas ?

Est-ce que je n’était pas là pour accompagner votre solitude ?

Est-ce que vous ne m’avez pas appelée dans vos moment de désespoir?

Est-ce que je n’ai pas répondu « présente » ?

Mais j’aime vous faire souffrir.

J’aime vous faire pleurer.

Mieux encore : j’aime quand je vous ai rendu si amorphe que vous ne pouviez plus ni souffrir ni pleurer.

Que vous ne pouviez plus rien ressentir du tout.

Voilà ma gloire.

Je vous donne une satisfaction immédiate, et tout ce que je vous demande en retour est une souffrance à long terme.

J’ai toujours été présente à vos côtés.

Quand tout dans la vie vous souriait, vous m’invitiez.

Vous disiez que vous ne méritiez pas tout ce qui vous arrivait et j’étais la seule à vous approuver.

Ensemble nous avons été capables de détruire tout ce qu’il y avait de bon dans votre vie.

Les gens ne me prennent pas au sérieux.

Ce qu’ils prennent au sérieux ce sont les mauvais coups, les attaques cardiaques, voire le diabète.

Bande de fous.

Ils ne savent pas que sans mon aide, tous ces problèmes seraient pratiquement impossibles.

Je suis pourtant une maladie détestable.

Et pourtant je ne viens jamais sans être invitée.

C’est vous qui me choisissez.

Il y en a tant qui mon choisie en dépit de la raison et de la tranquillité.

Je hais tous ceux d’entre vous qui ont un programme en douze étapes.

Je hais votre programme, vos réunion , votre Puissance supérieure.

Ce sont des choses qui m’affaiblissent et m’empêchent de fonctionner à ma manière.

Maintenant je me fais toute petite.

Vous ne me voyez pas, mais je vais en croissant plus que jamais.

Tant que vous existez, je continue à vivre.

Et tant que vous vivrez, j’existerai.

Je suis là.

Au plaisir de nous revoir.

Et en attendant, je souhaite que vous souffriez au point que je puisse renaître. »

Source : texte du « Best of… » page 93, http://appel-arlon.net/jemappellea.html

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