Fonseca

Une ligne dans mon champ de vision,
Un camion,
Plateforme de publicité.
Écrit en grandes lettres vertes :
TRANS DREAM :
Trans rêve.
J’écris :
Transformation par le rêve.
Ce champ de vision est une ligne de pensée qui me transforme.

Une ligne prolonge l’autre.
En continuité transformée.

Une ligne dans mon champ de vision
Un avion
Avec sa fumée blanche dessinée en trace
Traverse
La ligne de l’horizon, bleu.

Lignes d’horizon.

Inévitablement,
Je pense avec jouissance,
Belo Horizonte
Bel Horizon
Ma ville natale
La ville où je suis né.

Après une décennie entière sans y aller,
Je rêve d’y retourner.
Pas comme Ulysse,
Pour rester définitivement dans son pays,
Mais pour faire
Ma propre mythologie.

Les lignes sont en train d’être écrites.
Je rêve de réveiller sans douleur.
Ici ou dans le pays natal.
Les contextes ne sont pas favorables.
Je rêve un monde que se transforme positivement.
Moi, je me transforme.

On sait
actuellement
que nous sommes en train d’épuiser la Terre,
Les corps
et même les rêves.
Mais le poète a raison : le rêve continue,
Il nous surprend.

Je dors.
Pas très content du le poème.
Un besoin de résoudre la fin.
J’ai fait un rêve.
Avec Lacan.
Je me suis réveillé,
D’un coup.
D’un coup un rêve, une écriture.

On peut le voir derrière une table.
Il m’appelle par mon prénom : Gustavo.
Je l’ai entendu, très content.
La secrétaire vient annoncer,
Que c’est à moi de parler.
Elle m’accompagne juste à la place
Pour parler avec Lacan.
Il approche de la fenêtre.
En fait, lui est au sous-sol et une fenêtre est le lien avec nous au rez-de-chaussée.
Je me positionne par terre,
Pour rester plus proche,
Au lieu d’une chaise.
Il me surprend, me sourit :
– Gustavo oooo
– Oooo
– Aaaaalors…
– J’ai mis mon corps par terre. Il faut religare le corps vivant avec la terre. Je constate une dégradation et la politique n’est plus efficace. On vit mal dans ce monde. Avec l’illusion que tout va bien. On peut écouter les gens. On peut écouter le monde des gens.

Je prends la parole :
Est-ce que quelqu’un dans le public -nous sommes dans un amphithéâtre -,
A à dire un mot,
Un mot sur le monde ?
Un enfant noir accompagné de sa mère se présente.
Tout seul, il parle :
– Paix.
On lui demande de parler plus fort :
– RUE !

Je reviens vers Lacan.
Je parle de politique car c’est nécessaire.
Les gens désirent la paix. Mais ils sont dans la rue.

Lacan est en train d’écrire.
Il met fin à la séance.
Il vient vers moi et la secrétaire.
Il me donne une lettre.
Il part.

La secrétaire et moi, ensemble nous lisons la lettre :
– Excellentissime Président. Il faut pour mon très chere séminariste, des moyens pour qu’il continue à travailler. Il l’espère. J’espère aussi.
Signé Lacan

Mon premier rêve avec Lacan.
Depuis la jouissance d’entendre la langage et le travail
Je m’inquiète de la précarité et de la violence avec les mots de l’enfant
Dans ma vie
Dans notre réalité.

Quelques heures plus tard,
Pour continuer à réfléchir sur le rêve
Je me balade au coucher du soleil.
Je me balade vers au soleil
Dans la rue avec le nom de l’écrivain philosophe Diderot.

D’un coup, une chanson,
me vient en pensée :
 » Eu fico com a pureza das respostas das crianças
É a vida é bonita e é bonita.
Viver e nao ter a vergonha de ser feliz.
Cantar e cantar e cantar
a beleza de ser um eterno aprendiz »
Gonzaguinha com O que é o que é.

 » Je me tiens avec à la pureté de réponses des enfants
C’est la vie, elle est belle et elle est belle.
Vivre et ne pas avoir honte d’être heureux.
Chanter et chanter et chanter,
La beauté d’être un éternel apprenti. »
Gonzaguinha

Qu’est ce que ça veut dire ?
Ça veut dire que c’est la fin du poème.

Mais j’ai fait un deuxième rêve,
À la suite.
À la Cartoucherie.
Sur un appartement pour moi.
Une résidence.
Une résidence d’artiste.

Les rêves continuent.
L’apprentissage et la transformation aussi.
Individuellement, ainsi que comme notre société et nos institutions.

 

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