Anna-Bulles
C’est l’histoire d’un homme amoureux de la soul et du jazz,
de Gloria Gaynor et de Sarah Vaughan,
Lui, toujours avec un parapluie,
Car la nuit tous les chats sont gris,
Lui sans prétention,
Lui sans éducation,
Tout dans l’imagination.
Il était coquet,
Mais pas parfait,
Il riait aussi,
Il cherchait sa réponse au mystère de la vie.
Pourtant il était blessé, disloqué paraît-il.
Il prit passion pour la peinture,
Bel hasard coloré,
Bel hasard enchanté
Belle rencontre entre deux hommes passionnés,
Et le voilà transformé !
Il laissa sa naïveté derrière lui,
Ses blessures aussi,
Il entamait les dernières parenthèses de sa vie.
Jusqu’au jour où il subit des vexations par rapport à la normalité,
Par rapport à la société.
Il comprit enfin ce qu’était la dureté de la vie,
Et tout a dégénéré dans une maison si belle qu’on aurait cru à la pureté, non à la méchanceté.
Là il s’est vraiment morcelé, disloqué, annihilé… Et tout ce que vous voulez.
Il devait s’en aller,
Sauver ce qu’il restait de l’humain qu’il était,
Car autant la peinture le canalisait,
Il pensait que les neuroleptiques le détruisaient.
Il entendait des voix,
Et pourquoi?
Et un jour il est parti,
Laissant ses tableaux derrière lui,
Inachevés, abandonnés,
Comme lui l’était par la vie.
Et je l’ai appelé, il s’est retourné,
Sans un sourire.
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