Anna-Bulles

Un beau matin d’été
Elle est arrivée,
Toute fraîche, acidulée,
Je ne l’avais pas oubliée,
Dix ans s’étaient écoulés.
À l’époque, elle m’avait ouvert toutes ses portes,
Elle était droguée, C’était son identité.
Catapulté dans son jardin intime,
Je l’ai détestée,
Elle, et sa méchante réalité.
Je lui en voulais de ce monde
Extraordinaire qui l’habitait,
Un monde auquel je n’avais pas accès.
Si l’héroïne est belle, qu’elle sent bon le caramel elle sent la strichnine aussi, ce produit est maléfique.
J’étais jaloux de cette poudre qui la comblait,
Et qui me fuyait.
Elle était belle,
Même quand elle se soignait,
Je l’enviais.
Elle était extraordinaire quand elle consommait, courageuse quand elle stoppait ce maudit toxique qui m’échappait.
Et voilà !
Dix ans que nous étions fâchés !
Elle toxicomane,
Moi son valet.
Elle était belle,
Elle était la reine d’un monde insoupçonné,
Un monde fermé auquel je n’avais pas les clés.
Aujourd’hui encore, elle avait les yeux qui petillaient lorsque elle nous racontait son parcours dans les coulisses de l’héroïne.
Elle ne voyait toujours pas combien elle était enchaînée à ce produit féerique, et diabolique,  il faisait son actualité .

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