Anna-Bulles

Que croyez vous connaître, madame,  de cette vie qui n’appartient qu’à moi?
Il faut cesser ces petits dialogues mesquins, ces diablotins malins qui vous sont aise
Car, piquée par ce jeu, je suis sur le déclin.

Le sujet est la médecine.
Le vent souffle.
Tiens, je suis nue,
Et pourtant un rien m’habille,
Ma garde robe s’étend jusqu’à l’infini,
C’est le bonheur rangé dans une armoire,
La maladie m’appelle.
Comment ? Pourquoi ? Encore moi ? Alléluia !
Je hurle, je danse une version tribale de « c’est injuste la vie », puis je parodie Munch, le cri…
Et ce, jusqu’à la rencontre, cette rencontre-là qui a bouleversé ma vie.
Elle, confuse tout l’été ,
Lui, un médecin du cerveau réputé,
Ils avaient tout pour se rencontrer,
Ils décidèrent de la soigner,
Avec des hic, des tacs et autres onomatopées…
Et des zig, plac, pouf, de son côté,
Elle donnait un petit nom à chaque maladie, le cancer c’était La fureur de vivre, confuse c’était L’incompris, le reste à la traine c’était Le dernier des mohicans, car les maladies se suivaient sans répit, c’était sa vie.
Tout était à son image, farfelu et fantasque…
Il a fallu la cadrer, la soigner.
Elle déchirait ses ordonnances à l’image de ses suicides, elle en voulait à la vie.
Petit à petit ils combattirent le cancer et son immense cicatrice qui lui zébrait le dos .
Il y eut la main paralysée, les vertiges, les acouphènes, un stent de posé, un œil opéré,
Et par dessus tout il y eut la peur, la peur à étouffer.
La peur ne se soigne pas, ne s’oublie pas, elle vous envahit,
C’est le point de rupture du réel,
C’est la chute de cette jolie petite histoire.
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