REB
Très cher corps, enveloppe charnelle, je te hais.
Pourquoi cette dictature?
Nourrisson, j’avais ma cour pour s’occuper de toi.
À présent je dois sans cesse faire mille choses pour que tu vives.
Je dois te laver, je dois te raser ; je dois te nourrir puis t’habiller, te parfumer. Je dois te faire dormir ; petite mort que je chéris.
Je dois prendre soin de toi. Quand tu es malade, quand tu as tant de problèmes de santé. Il faut alors te droguer pour ces quelques médicaments que tu dois absorber.
Je dois subir les ravages du temps car le corps s’effrite inexorablement.
Nourrisson, enfant, adolescent, majeur, parent, retraité puis nourrisson. Quel voyage ! La boucle est bouclée.
Je dois aussi prendre des médicaments pour que le corps prenne corps.
En tout état de cause, je n’ai pas le choix. Je dois subir ton diktat car l’autre solution réside seulement dans la mort.
Et c’est malheureusement pas cette dernière que j’ai choisis.
Ne reste que la vie.